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Megabox ne verra pas le jour

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MegauploadFBI
Voici tout ce qui reste du site à l’adresse http://www.megaupload.com/. S’agissait-il d’un site pédopornographique ou incitant à la haine raciale? Non. « Criminal copyright infringement », voila ce qui lui était reproché.

De nombreux sites d’écoute (streaming ou téléchargement) ont commencé par une offre gratuite financée par la publicité, avant de conclure des accords avec les majors de l’entertainement (musique, films, séries TV…), pour entrer dans la légalité. Des offres payantes s’apparentant à une licence globale qui ne dit pas son nom y font alors leur apparition. Si Spotify (Suède) et Deezer (France) ont réussi ce virage, Megaupload (Nouvelle-Zélande/Hong-Kong) n’a pas eu cette chance. Les médias traditionnels s’en sont donné à cœur joie pour stigmatiser ce service de téléchargement après sa fermeture par le FBI :

Pour tous les ayants droit -majors du disque et du cinéma, sociétés d’auteurs- Megaupload incarne le pillage et le piratage des œuvres culturelles

http://lci.tf1.fr/lexique/megaupload-6945255.html

Mais ces médias oublient de préciser que Megaupload était sur le point d’ouvrir deux plateforme légales de téléchargement : l’une pour la musique, l’autre pour les films :

En effet, MegaBox se présentait comme un concurrent direct d’iTunes offrant aux artistes un modèle inédit […] L’idée de son créateur Kim DotCom était de diffuser de la musique gratuite légale via MegaBox et des films gratuits via MegaMovie, deux services attendus cette année.

http://www.tomsguide.fr/actualite/MegaUpload-Telechargement-MegaBox,2391.html

Voyez la présentation de Emmanuel Gadaix (Directeur de la technologie chez Megaupload) à la commission Liberté de l’Internet et rémunération des créateurs du Sénat français. Il évoque MegaBox et MegaKey : videos.senat.fr/video/videos/2012/video11054.html

Numérama nous apprend que Megaupload avait entamé des négociations avec Universal Music (à l’instar de Spotify ou Deezer), qui n’avaient pas abouti :

Anecdote amusante. L’acte d’accusation nous apprend qu’Universal Music avait envisagé en novembre 2010 d’ouvrir des discussions avec MegaUpload pour l’ouverture de leur service légal MegaBox. La maison de disques du groupe Vivendi était prête à ouvrir son catalogue à condition que la société instaure un filtrage proactif pour détecter les contenus Universal à supprimer de MegaUpload, qu’elle limite le nombre de téléchargements par fichier, et qu’elle soit plus réactive dans le traitement des demandes de retraits de contenus.

Finalement, Megabox se préparait à ouvrir sans l’aval d’Universal Music, avec un modèle rémunérant directement les artistes, à hauteur de 90%, sans passer par les intermédiaires, tels que les maisons de disque ou les majors du cinéma :

Megabox devait en effet devenir un site de vente grâce auquel les artistes auraient été rémunérés à hauteur de 90%, un changement radical par rapport aux plateformes actuelles. Grâce à un tel site, ce sont donc les artistes qui auraient récupéré la majorité des fruits de leur travail.

http://www.revioo.com/news/megaupload-megabox-megakey-n16784.html

Du coup, la rumeur enfle sur Internet : et si Megaupload avait été fermé suite au lobbying des industriels de l’entertainment auprès des autorités US? Bien entendu, les théories du complot ont bonne presse sur une partie de la toile, et il faut savoir garder son esprit critique. Cependant, cela montre que le droit d’auteur n’est pas qu’une question de cours pour la préparation aux concours de bibliothèques, mais que cette notion juridique implique des enjeux financiers colossaux. De plus, si la fermeture de Megaupload n’est pas liée à une quelconque théorie du complot, on ne peut nier que SOPA et PIPA aux Etats-Unis, Hadopi et Loppsi en France et ACTA au niveau international sont bien les résultats du lobbying extrêmement efficace d’industriels plus soucieux de leurs rentes de situation, que d’innovation ou de culture.

Mais de cela, Côme, Antoine et Monsieur tout-le-monde n’en entendent jamais parler sur les médias traditionnels.

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